Audit de cybersécurité 2025 : les 7 erreurs que les PME françaises commettent encore (et comment les éviter)

Introduction
En 2025, l’audit de cybersécurité n’est plus un exercice administratif.
Entre la directive NIS2, le règlement DORA, et la pression croissante des clients publics et industriels, les PME doivent désormais prouver leur résilience. Pourtant, beaucoup d’audits échouent dès la première étape, non pas faute de technologie, mais par absence de méthode.
Voici les 7 erreurs les plus courantes observées dans les audits menés auprès de PME françaises — et surtout, comment les corriger.
1️⃣ Considérer l’audit comme une formalité technique
❌ Erreur classique : « C’est juste pour cocher la case ISO ou RGPD ».
✅ Ce qu’il faut faire : Traitez l’audit comme un outil de pilotage.
L’audit ne vise pas à juger, mais à cartographier les risques.
Les bons auditeurs cherchent à comprendre le “pourquoi” derrière chaque contrôle.
🔹 Inclure la direction dès le début.
🔹 Relier chaque exigence à un risque métier concret.
🔹 Ne pas cacher les non-conformités : les auditeurs préfèrent l’honnêteté à la dissimulation.
2️⃣ Arriver sans cartographie des actifs
Impossible d’évaluer ce qu’on ne connaît pas.
Or, près de 60 % des PME auditables n’ont pas de cartographie à jour de leurs systèmes (serveurs, sites, SaaS, terminaux).
👉 Astuce : commencez par un inventaire automatisé (agent ou scan réseau) complété par un tableau manuel des services critiques.
Chaque actif doit être relié à :
- un propriétaire ;
- un niveau de criticité ;
- un plan de sauvegarde associé.
➡️ Cela constitue la colonne vertébrale de l’audit.
3️⃣ Ignorer les dépendances externes
Les prestataires cloud, hébergeurs, et fournisseurs SaaS représentent souvent la plus grande surface d’attaque.
❌ Mauvaise pratique : « C’est géré par OVH / Microsoft, donc ce n’est pas notre problème. »
✅ Bonne pratique : Exigez les attestations SOC 2 / ISO 27001 / SecNumCloud, vérifiez la localisation des données et les clauses de réversibilité.
Pensez aussi à documenter vos relations avec les MSSP, RMM, et éditeurs de sécurité.
4️⃣ Oublier la dimension humaine
75 % des incidents majeurs impliquent une erreur humaine.
Mais peu d’audits PME incluent des tests de sensibilisation ou des entretiens RH.
🎯 Recommandation : Évaluez la maturité du facteur humain :
- existence de campagnes anti-phishing contextualisées ;
- charte informatique signée ;
- procédures d’accueil et de départ (création/suppression comptes).
➡️ L’audit doit vérifier si la sécurité vit dans la culture de l’entreprise.
5️⃣ Ne pas lier sécurité et conformité
L’audit RGPD et l’audit technique sont souvent menés séparément.
Résultat : aucune vision globale.
Exemple :
- un site Web collecte des données clients sans cookie banner conforme ;
- le serveur est sécurisé… mais l’usage n’est pas légal.
✅ Fusionnez les deux approches : sécurité + légalité.
Cyberhack recommande un modèle de “Conformité intégrée” : pour chaque actif, évaluer à la fois :
- sa robustesse technique ;
- sa conformité au RGPD / NIS2 / DORA.
6️⃣ Négliger les preuves et la traçabilité
Un bon audit repose sur des preuves vérifiables.
Sans capture, export ou log horodaté, la conformité reste théorique.
💡 Bon réflexe : créer un dossier MinIO ou équivalent par audit, avec :
- rapports d’analyse ;
- captures de configuration ;
- journaux exportés (Wazuh, pare-feu, IRIS).
- Chaque élément est haché, daté, classé — cela protège autant l’entreprise que l’auditeur.
7️⃣ Oublier le suivi post-audit
L’erreur la plus grave : ranger le rapport et passer à autre chose.
Un audit n’a de valeur que s’il débouche sur :
- un plan d’actions priorisé (faible, moyen, critique) ;
- un responsable désigné ;
- un délai et une preuve de correction.
🔄 L’audit doit devenir un cycle d’amélioration continue, pas une photo figée.
📊 Indicateurs utiles à suivre
IndicateurObjectifOutil recommandé | ||
Taux de conformité initial | ≥ 70 % | Tableur d’audit Cyberhack |
Actions correctives fermées sous 90 j | ≥ 80 % | IRIS-DFIR ou équivalent |
Nombre d’actifs inventoriés | 100 % | RMM / Scan réseau |
Délai moyen de correction critique (MTTC) | < 15 jours | SOC / suivi interne |
⚙️ Cadre légal et réglementaire 2025
- NIS2 : obligation de sécurité et de notification pour les “entités essentielles / importantes”.
- DORA : exigences de résilience numérique pour les acteurs financiers.
- RGPD : maintien de l’obligation de notification sous 72 h.
- ANSSI : publication du plan stratégique national 2025-2027 (“Nation cyber-résiliente”).
➡️ L’audit devient donc une exigence de conformité autant qu’un instrument de confiance pour les partenaires.
🧭 Méthode recommandée (Cyberhack Baseline)
- Pré-audit (1 semaine) : collecte des politiques, cartographie, premiers scans.
- Audit complet (2 jours sur site ou à distance) : entretien, vérification preuves, scoring.
- Restitution & plan d’actions (sous 7 jours).
- Suivi 90 jours via IRIS (evidence & KPI).
Livrables :
- Rapport complet PDF (risques, priorités, preuves) ;
- Plan d’amélioration (Excel / etc) ;
- Graphiques de maturité (radar ISO 27001/NIS2).
Conclusion
Un audit cybersécurité réussi ne dépend pas du nombre d’outils, mais de la préparation, la transparence et la continuité.
Les PME qui anticipent, documentent et suivent les actions sortent renforcées, pas sanctionnées.
En 2025, l’audit n’est plus une obligation : c’est votre meilleure assurance-vie numérique.
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